Aujourd’hui, le 17 septembre 2030, je fête mon 36ème anniversaire. C’est l’occasion de regarder un peu en arrière, de me rappeler comment était le monde il y a dix ans et comment on a réussi à le changer.

En 2020, j’avais 26 ans. Je vivais dans un monde en crise, à tous les niveaux. Face à celles-ci, je côtoyais des personnes qui fermaient les yeux pour se protéger, des fatalistes qui se disaient « À quoi bon ? » et des réactionnaires qui préféraient le monde tel qu’il était.

On voyait également ces femmes et ces hommes, optimistes et en colère, qui essayaient de sortir de ces crises, de s’en sortir ou d’en faire sortir les autres. Depuis toujours, ces personnes sensibilisaient, créaient, s’organisaient et se battaient pour un autre monde.

Des nouveaux indignés les rejoignaient après chaque crise, après chaque mesure anti-sociale, anti-environnementale ou liberticide de la part de nos gouvernements. Tous ces gens ont pris conscience du pouvoir qu’ils avaient en étant ensemble. Et ils l’ont exercé : tandis que les uns construisaient des nouveaux mondes, les autres brûlaient l’ancien.

Les organisations environnementales, sociales, syndicales, agricoles, féministes, anticoloniales, de diaspora, etc. ont commencé à se parler et puis à se mobiliser ensemble.

C’est ainsi qu’on a appris, collectivement, à refuser « la fuite en avant »
que nous promettait le système capitaliste
. Mis à l’épreuve de toute
part, celui-ci a commencé à craquer.

Le basculement ne s’est fait ni en une fois ni au même moment. Suivant
le contexte et la nécessité, on a avancé pas à pas ou on a tout révolutionné. Quelquefois, nous nous sommes trompés. Souvent, le pouvoir en place nous a réprimés. Mais, toujours, on s’est relevés.

Arrêter l’« anormal » n’a pas été facile et nous souffrons toujours des conséquences des erreurs passées. Mais quand je regarde en arrière, je remarque que nous avons réussi à créer une nouvelle « normalité ».

Le monde en 2030

  • Les travailleuses et travailleurs ont repris le pouvoir dans leur usine. Face au chômage de masse, ce sont elles et eux qui ont trouvé les solutions pour s’en sortir sans trop de casse. Avec la disparition des actionnaires avides, l’argent est dorénavant réinvesti dans l’entreprise.
  • On a implanté la démocratie directe partout : dans les quartiers, dans les écoles, au travail, etc. Désormais, ce sont les personnes concernées qui prennent les décisions qui les touchent.
  • Chaque produit fabriqué est utile à la société. Toute personne peut ainsi « mieux consommer », quelle que soit la grosseur de son portefeuille.
  • Les changements locaux ont pris des formes très variées car librement construits en fonction du contexte. Il existe une myriade d’alternatives différentes de par le monde et reliées entre elles.
  • Au lieu de pointer du doigt les agricultrices et agriculteurs qui utilisent des pesticides, on les aide à s’en sortir. Ensemble, on reprend le contrôle des terres, on dit « merde » aux financiers et on s’engage dans l’agroécologie. Une nouvelle génération de fermières et fermiers a mis les mains dans la terre. Il y a désormais beaucoup plus de paysan·ne·s et payé·e·s au prix juste !
  • On enseigne dès le plus jeune âge à participer à la vie qui nous entoure, à écouter l’autre, à chercher des consensus, à avoir l’esprit ouvert. Bref, à utiliser la gestion participative.

Et vous, comment est votre monde en 2030 ?

Cet article a été fortement inspiré de la vidéo « 2030, un avenir désirable » de Partager C’est Sympa.


Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #7 qui parle des sorties de crises. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

partager