Avec une Assemblée générale composée de ses travailleuses et un Conseil d’administration très dynamique, l’Association des femmes écosolidaires expérimente au quotidien le fonctionnement d’une entreprise démocratique.

Pourtant, au Pérou comme ici, la question de la participation n’est pas intégrée à la formation de base. Que ce soit dans la famille, à l’école ou ensuite dans les entreprises classiques, c’est souvent le modèle « vertical » qui fait loi.

Alors, quand on rejoint une organisation qui nous propose de participer aux décisions stratégiques ou opérationnelles de l’entreprise, on manque de repères. Est-ce si évident de prendre la parole en public ? De donner son avis ? De se sentir responsable de son entreprise ? Pas vraiment.

Dernièrement, un événement significatif a poussé les femmes écosolidaires à expérimenter cette notion de participation.

Dans leur quête de rentabilité, leur petite usine de recyclage s’est petit-à-petit « industrialisée » grâce à Autre Terre. Aujourd’hui, un tapis roulant permet une sélection beaucoup plus rapide et ergonomique des résidus recyclables. Une presse est aussi en action pour compacter les bouteilles ou Tétrapack en balles commercialisables. Enfin, une ligne de découpage, lavage et séchage du plastique, donne de la valeur ajoutée à ce dernier auprès des acheteurs.

Malgré un système de sécurité mis en place autour de ces nouvelles acquisitions, trois de leurs moteurs ont été dérobés. Les recycleuses se sont malgré tout réunies et organisées pour rembourser ces moteurs elles mêmes. Grâce à leur mobilisation et le soutien de leurs fournisseurs, elles ont déjà réussi à rembourser la moitié d’entre eux.

Cette histoire nous montre que la participation ne se fait pas qu’à travers des mots échangés autour d’une table. Dans le quotidien de l’entreprise, elle devient un puissant levier de changement et d’autonomisation.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #5 qui parle de l’entreprenariat social. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

partager