L’accès des femmes à la propriété de la terre reste un défi majeur. Au niveau mondial, moins de 20 % des propriétaires terriens sont des femmes. La main-d’œuvre agricole est pourtant constituée d’environ 43 % de femmes dans les pays « appauvris ».

Pour Autre Terre et ses partenaires, réduire ces inégalités et permettre à plus de femmes de posséder leur propre terre est un axe important d’amélioration des revenus et de l’environnement des populations locales.

Un œil en Afrique

Dans cette optique, notre partenaire APIL a lancé depuis 2020 un programme de formation pour 300 femmes rurales des communes de Ziniaré et de Kaya au Burkina Faso. Grâce à ces formations sur leurs droits fondamentaux et en agroécologie, les femmes ont un meilleur accès à la propriété de la terre. Elles peuvent lancer leur propre commerce afin d’assurer leur autonomie financière.

Les difficultés d’accès à la terre pour les femmes burkinabées sont fortement liées aux traditions coutumières. La propriété terrienne se transmet de père en fils. Cela représente la mémoire du lignage du village d’origine. Les femmes sont exclues de ce droit car après leur mariage, elles sont rattachées à la famille de leur mari. Elles peuvent exploiter la terre, mais sans être propriétaires à part entière.

Un œil au Pérou

Pour nos partenaires péruvien·ne·s, la situation est aussi très difficile pour les agricultrices. Sur le nombre total de personnes qui travaillent la terre, seules 18 % des femmes sont propriétaires contre 82 % des hommes. De plus, dans le secteur de l’agriculture, les femmes travaillent mais souvent bénévolement. Elles ne sont que 17 % à toucher un salaire. Ces chiffres sont le résultat d’une politique foncière qui défavorise les femmes.

Dans les communes rurales péruviennes, les femmes ont accès à la terre et à des droits effectifs sur celle-ci si elles héritent ou se marient. Dans le premier cas, seul le droit d’usage est cédé car il s’agit alors d’un bien communal. Rien ne lui est accordé si elles s’installent en dehors de la communauté. Dans le deuxième cas, les femmes pourront exploiter les terres accordées à leur mari. Ces mécanismes privilégient les hommes. Il leur est par ailleurs octroyé plus de terres qui bénéficient notamment d’un meilleur accès aux ressources en eau.

Œil sur Autre Terre

Réduire le fossé entre les agricultrices et les agriculteurs que ce soit en Belgique, au Pérou et en Afrique reste un challenge important pour Autre Terre et ses partenaires dans les prochaines années.

Chez Autre Terre, nous avons mis en place un groupe de travail genre qui s’occupe spécifiquement des questions liées aux inégalités pour nos partenaires mais aussi ici en Belgique. En 2019, nous avons créé une charte genre ainsi qu’un outil nous permettant d’analyser nos différentes publications afin d’améliorer notre communication.

Nos partenaires sont également très vigilant·es face à la thématique genre dans leurs projets en apportant une part importante à l’émancipation, l’autonomisation et la valorisation du travail des femmes.
Pour notre nouveau programme « Feed Good », nous travaillons de concert avec nos partenaires sur plusieurs plans d’actions genre qui sont parties intégrantes des différents projets.

Soumia Echiheb et Eva Fernández Tendero

Sources :

https://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/commission-on-the-status-of-women-2012/facts-and-figures 

https://wayka.pe/el-problema-de-la-mujer-y-la-tierra-por-kely-alfaro/


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