À l’origine… le groupe Terre
Le début des activités de Terre remonte à 1949, dans l’immédiate après-guerre. Quelques amis décident d’unir leurs efforts pour aider ceux qui sont dans le besoin : reconstruire un toit, trouver de quoi loger ou chauffer une famille.
Le projet Terre naît d’une association de fait.
De l’aide locale aux projets internationaux
Ensuite, l’économie belge se redresse et la situation quotidienne de la population s’améliore. Ces amis décident alors de s’investir ailleurs dans le monde où des gens sont dans le besoin.
Ils se lancent dans des projets industriels ou agricoles. Ils souhaitent ainsi améliorer durablement les conditions de vie des populations locales.
Terre asbl est officiellement créée en 1963. Dans les années suivantes verront le jour une série de projets fructueux.
Une aventure populaire de développement
Tous ces projets sont financés par la vente de vieux papiers, de vêtements et de métaux non-ferreux collectés lors de grands ramassages en Belgique. Une dizaine de samedis par an, des centaines de volontaires de tous horizons, souvent d’origine ouvrière, se mobilisent à bord de camions prêtés gracieusement par des entreprises ou des communes.
L’entreprise citoyenne
En 1973, le premier choc pétrolier plonge de nombreux pays, dont la Belgique, dans la récession. Les restructurations et fermetures d’usines sont nombreuses. Beaucoup d’ouvriers qui participaient bénévolement aux grands ramassages se retrouvent sans emploi.
Terre asbl se sent immédiatement interpellée. En 1980, elle opère une mutation et transforme son activité de récupération réalisée par des bénévoles au profit de postes de travail salariés. Dans le même temps, une seconde association TTMI (Terre Tiers Monde International) est fondée pour reprendre les projets de solidarité internationale.
TTMI s’est petit-à-petit professionnalisée et est devenue « Autre Terre » en 2002. Depuis, son activité a cru et soutient désormais une douzaine d’associations locales dans 4 pays et plus de 10.000 acteurs locaux de changement économique, social et environnemental.
Retrouvez les projets actuels d’Autre Terre sur notre site https://www.autreterre.org/nos-projets/nos-projets-en-cours/
Rétrospective
Algérie
1963 est l’année de la première expérience de projet industriel de Terre à l’étranger. C’est en Algérie que se crée la plâtrière de Djemila. Elle a réellement changé les réalités humaines et matérielles de la région, permettant l’arrivée de l’électricité, d’équipements de base dans les maisons, l’installation d’un médecin dans le village, etc.
Elle est indépendante depuis 1972.
Aujourd’hui la carrière continue ses activités : 120 travailleurs fournissent le gypse d’une grande cimenterie qui s’est installée à proximité.
Inde
En Inde, dans le district de Kanyakumari (état de Madras), c’est en 1965 qu’un projet de motorisation de bateaux de pêche a permis aux petits pêcheurs, concurrencés par les puissants bateaux de pêche japonais, de s’éloigner vers le large. Ensuite, dès 1973, la construction de bateaux a pris le relais.
Lors du tsunami de 2004, l’usine, construite en retrait de la mer, a subsisté et a permis à de nombreux pêcheurs de retourner rapidement au travail. Avec le temps, l’usine s’est transformée en centre de formation qui aide les pêcheurs à construire eux-mêmes leurs bateaux. Le projet vole aujourd’hui de ses propres ailes.
Bolivie
En 1969, en Bolivie, Terre crée une centrale des coopératives agricoles, la CECAOT, qui existe encore aujourd’hui. Elle regroupe une trentaine de coopératives dans la région du Lipez et prône le recours à la quinoa réal, variété locale. Le succès de la quinoa en Europe depuis plusieurs années a fortement amélioré les conditions de vie des campesinos.
En 1974, le projet industriel de fabrique de chaux voit le jour à Julaca, dans le département de Potosi, région inhospitalière où il gèle 230 jours par an. Le marché de la chaux s’écroule en 1984, mais d’autres activités prendront le relai grâce aux équipements fournis par Terre, dont la fabrication d’acide borique et de ballast. Le projet est autonome et ses activités donnent aujourd’hui du travail à 200 personnes. Le bénéfice des activités industrielles finance des projets de culture de café ou d’exploitation de tourbe.
Mali
En 1978, Terre a relevé un défi : mettre en valeur un gisement de gypse dans l’extrême nord du Mali. L’objectif était de venir en aide aux familles touarègues forcées à la semi sédentarisation du fait de plusieurs années de sécheresse successives. La construction de la plâtrière de Tessalit, quant à elle, a démarré en 1979. Elle est devenue opérationnelle et a produit du plâtre de bâtiment, du plâtre de moulage et a permis la mise en route d’une fabrication de craies. Tout a basculé quand la plâtrière a été balayée par la rébellion touarègue de 1991.
L’implication d’Autre Terre à Tessalit a pris une nouvelle direction en 2001, dans le partenariat avec les associations ASSADOR et ASSAGHSAL : la promotion de l’agroécologie comme source complémentaire financière et alimentaire.
Aujourd’hui, Autre Terre accompagne toujours ces partenaires au Mali.
Pérou
Autre Terre est présente au Pérou depuis 1983. Son premier projet a été la construction d’un siphon à San Marcos, qui a permis l’irrigation de 250 hectares de terre. Dans la région, les pluies annuelles se concentrent sur une période de 3 à 4 mois, provoquant une faible pénétration de l’eau dans les sols et un ruissellement intense, donc une érosion dévastatrice.
Ensuite, le projet s’est attaqué à la formation de terrasses cultivables et à la plantation de milliers d’arbustes pour fixer les terres. Une série de projets satellites se sont mis en place.
Aujourd’hui, Autre Terre compte cinq partenaires au Pérou sont CEDEL, le Réseau des Femmes Productrices de Junin, les Femmes Ecosolidaires, APTN et Frutos del Ande et est active en agroécologie et gestion des déchets.
Nicaragua
En 1988, Autre Terre monte une usine de fabrication de VTT à Jinotepe. Malheureusement, la fabrique n’a pu concurrencer les importations chinoises après la défaite des sandinistes. Elle s’est alors reconvertie en un centre de formation professionnelle pour enfants des rues. Aujourd’hui, le centre produit des triporteurs et des rocking chairs, et permet chaque année à quelques dizaines de jeunes de trouver du travail. Le projet est indépendant financièrement.
Philippines
L’événement malien a poussé Autre Terre à se tourner vers des partenaires locaux pour mener à bien des projets. Le projet Philippines a vu le jour dans cette optique, avec notre partenaire Paghida-et Sa Kauswagan Development Group (PDG), et la mise sur pieds d’une entreprise de services agricoles ainsi que d’un programme de reproduction des buffles d’eau. Le cofinancement du projet s’est terminé en 2004, mais les activités perdurent, et ont évolué vers la transformation des productions agricoles et l’appui aux paysans sans terres.
Brésil
Le Brésil est le pays où Autre Terre met en œuvre son premier projet de récupération de déchets fin des années ‘90, dans la périphérie de Rio de Janeiro. Grâce à son autonomie et sa capacité de production, renforcées par les aménagements du centre de tri et par l’acquisition d’un véhicule de collecte, la coopérative s’implique dans le programme de collecte. Fin 2004, les 25 personnes travaillant à la COOPCARMO récoltaient mensuellement 23 tonnes de matériaux recyclables. Aujourd’hui, les activités de collecte continuent, et ont mené à un mouvement de regroupement des petits collecteurs afin d’obtenir un meilleur prix de leurs récoltes.
Sénégal
Les projets au Sénégal ont débuté en 2002 avec l’appui à des associations de gestion des déchets et de promotion de l’agroécologie. Les partenariats ont évolué et touchent actuellement à la mise en place de services globaux de gestion des déchets dans 4 communes de la région de Kaolack et à l’appui aux petits paysans et aux transformatrices rurales de la région de Koulouck et de Kaolack.
Burkina Faso
Les projets avec le Burkina Faso se sont construit petit-à-petit dès 1998 et plus rapidement à partir de 2002 autour de la création de pièces de théâtre de sensibilisation. Très vite des activités locales de soutien au microcrédit et à l’embouche ovine se sont développées. Ont ensuite émergé des projets de plus grande envergure touchant au maraîchage, à la transformation alimentaire, à la gestion des déchets et à la friperie. Actuellement, nos partenaires burkinabè développent des actions coordonnées visant une diffusion large de l’agroécologie, une structuration des circuits de commercialisation de la production biologique et une mise en place de services globaux de gestion des déchets dans 7 villes burkinabè.