Les paysans et paysannes burkinabè doivent faire face à plusieurs phénomènes impactant leurs récoltes : climat aride, dégradations des terres, pression anthropique, etc. À cela, s’ajoute le changement climatique. Sur le terrain, les producteurs et productrices essaient de s’adapter. En effet, que faire quand les pluies arrivent tardivement, s’arrêtent trop tôt ou se transforment en inondation ?
Les techniques
Différentes techniques ancestrales, redécouvertes il y a peu, sont utilisées pour faire face à ces défis :
Le zaï est une culture en poquet.
Elle permet de piéger des matières
organiques déplacées par le vent, mais également de récolter les eaux de pluie.
En creusant la terre pour construire ensuite des monticules en demi-lunes, il est possible d’emmagasiner les eaux de ruissèlement grâce à l’inclinaison
Des performances validées par la science
Zouré Cheick Oumar a réalisé sa thèse (pour la lire, cliquez ici) sur les performances de ces différentes techniques dans le Sahel burkinabè. Il remarque que les cultures en zaï sont performantes et en mesure de faire face à une période de sécheresse de 2-3 semaines.
Renforcer les innovations pour l’avenir
Néanmoins, les effets du changement climatique vont continuer à s’aggraver et ces périodes sèches à s’allonger. Le chercheur craint, dès lors, que les techniques actuelles ne soient plus suffisantes après 2050. En effet, il estime les chances de récoltes à 3 années sur 10 seulement.
Zouré envisage quelques stratégies possibles :
- la création de bassins de rétention d’eau et de puits pour faire face à une saison des pluies trop précoce ;
- l’adaptation des variétés paysannes ou la culture d’autres espèces ;
- le renforcement de la planification grâce à la mise à disposition des informations météorologiques.
S’adapter
Toujours avec la volonté d’être plus résilients, les paysans et paysannes continuent leurs recherches d’adaptation. L’enjeu ? Pouvoir rester vivre là où ils ont toujours vécu.
Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #8 qui parle du Burkina Faso. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.