Situées dans les Andes péruviennes, les productrices de Jauja se sont
mobilisées il y a maintenant huit ans pour mettre sur pied un réseau
de collecte de lait qui fonctionne aujourd’hui quotidiennement.
Le lait, matière première très périssable, était à l’origine acheté dans les fermes par des intermédiaires qui imposaient des variations de prix importantes en fonction du marché. Sans possibilité de négocier sous peine de ne pouvoir vendre la production de leurs vaches, elles n’avaient d’autre choix que de subir ce modèle économique peu favorable.
Pour commercialiser leur lait de façon plus intéressante, elles ont fait appel à Autre Terre. Et c’est à force de travail avec le partenaire local (Cedel) et d’organisation des 180 membres en 8 coopératives que le Réseau de collecte a pu se mettre en place. La production initiale a presque triplé depuis le début du travail avec le Réseau. Elle atteind désormais 2.076 litres de lait par jour.
Leur force sur le marché s’est nettement renforcée et des contrats directs ont pu être signés avec une série de laiteries de la région.
Les défis sont nombreux et l’équilibre structurel n’est pas encore assuré. Mais, poussant plus loin son aventure, le réseau a décidé de construire sa propre laiterie. Chaque jour, les femmes transforment 300 litres de lait en fromage, yaourt et… glace.
Il faut dire que les glaces, dans la région, on adore ! Elles ont donc voulu concrétiser ce projet de vente en ouvrant un magasin sur le fronton de leur fabrique.
La glace des productrices de Jauja est la concrète d’un changement important au sein de ce réseau de femmes : libérées de leur dépendance, elles prennent leur destin en main et deviennent de véritable entrepreneuses. Fières de leur travail et de leurs produits, elles sont désormais capables de créer, ensemble, des projets d’avenir.
Cet article fait partie d’Autre Magazine #3 qui parlait de la gestion des ressources. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.