Rencontre avec Víctor Quiroz Castañeda, gérant de la Coopérative Agraire de producteurs du tara du nord (APTN).

APTN veut devenir un référent dans la préservation des semences anciennes au Pérou, pourriez-vous nous expliquer le modèle de propagation des semences que vous avez développé en collaboration avec les membres de la coopérative ?

Pour pouvoir mettre en place notre modèle de propagation, il faut d’abord trouver les semences ! Je visite tous les marchés locaux à la recherche des variétés anciennes ou des nouvelles variétés qui pourraient s’adapter aux conditions de nos zones de production. Nous avons divisé la production de semences en quatre zones qui correspondent à quatre types de microclimats. Dans ces zones, nous avons identifié 22 producteurs qui travaillent avec nous dans la propagation des semences.

Comment travaillez-vous avec ces producteurs ?

Nous mettons en place deux modalités, une première pour les semences dont on connait la qualité et le rendement du produit et une deuxième pour les semences dont on ne connait pas la qualité et le rendement. Pour la première, nous fournissons plusieurs kilos de semences au producteur et à la fin de la récolte le producteur nous rend la même quantité de semences qu’on lui a fournie. La coopérative achète leur production et le producteur garde aussi une partie des semences pour l’année suivante.

Pour la deuxième modalité, nous fournissons un petit lot de semences d’une nouvelle variété à chaque producteur. Il s’engage à suivre le développement de cette nouvelle variété et à évaluer sa qualité et résilience. À la fin du processus, la coopérative achète la production à un prix plus élevé qui permet aussi de rémunérer ce travail de recherche. Ce modèle a permis de créer une relation de confiance et d’engagement envers la coopérative.

Grâce à ce travail, nous avons identifié 16 variétés productives et résistantes dont 8 sont déjà commercialisées. Pour préserver ces semences, nous sommes aussi en train de construire 4 banques de semences à 4000 m d’altitude afin de préserver ces variétés anciennes contre les ravageurs.

Propos recueillis par Eva Fernandez Tendero


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